Un tribunal canadien déclare le gel des protestations contre la cryptographie inconstitutionnel

  • Pendant la pandémie, les camionneurs canadiens ont protesté contre un mandat de vaccination et ont bloqué les rues d'Ottawa.
  • Les comptes bancaires des manifestants ont été gelés, les obligeant à accepter des dons en crypto.
  • La Cour fédérale du Canada a jugé que le gel des transactions cryptographiques était inconstitutionnel, car il n'y avait pas d'urgence nationale justifiant de telles mesures.

Pendant la pandémie, un nouveau mandat obligeant les camionneurs canadiens qui traversaient la frontière vers les États-Unis à recevoir le vaccin contre la COVID-19 était extrêmement impopulaire, ce qui a donné lieu à ce qui a été connu sous le nom de manifestation du « Convoi de la liberté ».

À la suite d'une décision de protestation contre cette mesure, les camionneurs ont bloqué les rues d'Ottawa avec leurs camions et ont été soutenus dans cette démarche par un nombre important de personnes au Canada et à l'étranger.

Se tourner vers le financement cryptographique

Afin de poursuivre leur protestation, les camionneurs avaient besoin d’argent pour payer la nourriture, l’hébergement, les frais juridiques, etc. Les partisans du mouvement étaient impatients de faire des dons, mais les camionneurs ont rapidement constaté que leurs comptes bancaires étaient gelés ou incapables de recevoir de l'argent.

Un tribunal canadien déclare le gel des protestations contre la cryptographie inconstitutionnel

En conséquence, les représentants de la manifestation ont annoncé qu’ils recevraient également des dons en crypto pour ceux qui le souhaitent.

En réponse, le gouvernement canadien a élargi son interprétation de la Loi canadienne sur les urgences, lui permettant de geler les transactions en crypto et autres dénominations.

Et voilà… les choses commencent à devenir épicées. Quelle publicité pour #Bitcoin.

Bitcoin = liberté

co/EEPh8RBk0H

L'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) a immédiatement condamné cet acte, tout comme des personnalités de la sphère cryptographique, comme l'ancien PDG de Kraken, Jesse Powell.

co/ksx9JpRwSg

Hier, une décision de la Cour fédérale du Canada a confirmé ce sentiment, jugeant que l'utilisation de la Loi sur les situations d'urgence pour geler les transferts cryptographiques était inconstitutionnelle.

Aucune justification

Selon le juge Richard Mosley, la manifestation n'était pas considérée comme une urgence nationale et, par conséquent, le recours à la loi sur les urgences était inconstitutionnel.

« Il n'y avait aucune urgence nationale justifiant le recours à la loi sur les urgences et la décision de le faire était donc déraisonnable. »

La CCLU, qui – entre autres – a déposé une demande de contrôle judiciaire presque aussitôt que les mesures ont été annoncées, a également publié une déclaration à ce sujet, remerciant le tribunal pour son examen attentif de la situation.

« Les pouvoirs d’urgence sont nécessaires dans des circonstances extrêmes, mais ils sont également dangereux pour la démocratie. Ils doivent être utilisés avec parcimonie et précaution. Ils ne peuvent même pas être utilisés pour répondre à une manifestation massive et perturbatrice si celle-ci avait pu être gérée par une police et des lois régulières. […]

Le gouvernement doit démontrer qu'il existe une urgence découlant de menaces à la sécurité du Canada et que cette urgence a véritablement une portée nationale. La Cour fédérale a reconnu que ce seuil n’était pas atteint.

Même si la décision ne fera pas grand-chose pour les camionneurs dont les dons ont été retenus à l'époque, elle empêche néanmoins que le recours aux pouvoirs d'urgence ne soit considéré comme un précédent si une situation similaire se reproduisait.

OFFRE SPÉCIALE (Sponsorisée)