Avec l'action de Poloniex, les organismes de réglementation des valeurs mobilières du Canada prennent au sérieux la surveillance des échanges cryptographiques


La Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) semble entamer une nouvelle ère de conformité pour les bourses de cryptographie opérant au Canada, sur la base des particularités des mesures d’exécution de la CVMO contre Poloniex.

Depuis le début de 2020, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) signalaient aux bourses que les choses allaient changer. Les ACVM englobent les diverses autorités provinciales et territoriales des valeurs mobilières du Canada, dont la plus importante est la CVMO, qui réglemente la Bourse de Toronto.

À l’instar des États-Unis, les autorités canadiennes sont à l’aise de traiter les actifs cryptographiques décentralisés comme le bitcoin ou l’éther comme des marchandises plutôt que des titres.

Avec l'action de Poloniex, les organismes de réglementation des valeurs mobilières du Canada prennent au sérieux la surveillance des échanges cryptographiques

Les documents des mesures d’exécution de Poloniex indiquent cependant que les bourses détenant la garde des actifs cryptographiques de leurs clients relèveraient de la réglementation des valeurs mobilières.

Voici le texte pertinent:

« Les investisseurs n’ont pas la possession ou le contrôle des actifs cryptographiques déposés ou négociés sur la plate-forme Poloniex. Au contraire, ils voient un solde d’actifs cryptographiques affiché dans leur compte sur la plate-forme Poloniex. Afin de prendre possession des actifs cryptographiques reflétés dans le solde de leur compte Poloniex, un investisseur doit demander un retrait et est dépendant de Poloniex. Alors que Poloniex prétend faciliter la négociation des actifs cryptographiques dans les comptes de ses investisseurs, dans la pratique, Poloniex ne fournit à ses investisseurs que des instruments ou des contrats impliquant des actifs cryptographiques. Ces instruments ou contrats constituent valeurs mobilières et dérivés.  »

Grant Vingoe, président-directeur général de la CVMO, a évoqué cet état de fait lors d’un événement virtuel au début du mois.

« Ce que l’investisseur finit par avoir, c’est une entrée dans le grand livre. Ils sont soumis à la solvabilité de la plate-forme et à sa volonté de livrer », a déclaré Vingoe.

Il a poursuivi en disant:

« Dans ce cas, la sécurité impliquée n’est pas le bitcoin ou l’éther lui-même, c’est en fait la combinaison de droits contractuels, y compris l’exposition du client à la capacité de la plate-forme à le fournir. C’est donc là que la sécurité est créée. Nous pensons à quoi l’investisseur a dans ces cas le droit d’obtenir une marchandise, et ce droit est soit une valeur mobilière, soit un dérivé.  »

Au cœur de l’action Poloniex se trouve son prétendu défaut de contact avec la CVMO.

L’importance de l’action Poloniex est qu’elle signale que l’OSC n’adopte pas une approche inactive. Un représentant de la CVMO a déclaré à The Block que 70 bourses s’étaient engagées pour entamer des discussions sur la conformité. Cependant, «à ce jour, il n’y a qu’un seul courtier en crypto-actifs inscrit auprès des autorités canadiennes en valeurs mobilières (WealthSimple)».

Bien qu’il soit peu probable que la CVMO ait besoin d’engager des poursuites contre toutes ces bourses, l’un des résultats possibles est que certains acteurs du marché quitteront complètement le marché.

« En ce qui concerne l’Ontario, il dit que Poloniex n’a pas répondu à sa correspondance pour s’engager dans le processus de réglementation et ergo, il est contraint par une agence gouvernementale canadienne maintenant, de quitter le pays », a déclaré l’avocate Christine Duhaime à The Block dans un courriel.

Duhaime a poursuivi en disant:

Certains s’en moquent, car c’est un marché assez petit et les coûts liés au respect des exigences réglementaires canadiennes ne valent peut-être pas la peine compte tenu de la petite taille du marché. entreprendre une évaluation.  »

Poloniex n’a pas pu être joint pour commenter au moment de la publication.

Il n’est ni proposé ni destiné à être utilisé comme conseil juridique, fiscal, d’investissement, financier ou autre.