La règle d'information sur la propriété effective du FinCEN arrive… mais des questions demeurent

  • Le gouvernement américain exige désormais des entreprises de déclarer des informations sur leurs propriétaires ultimes.
  • Des questions subsistent quant à l'intégration de cette règle avec les règles existantes et son impact sur la notation de risque des entreprises.
  • Les institutions financières doivent mettre à jour leurs politiques et procédures pour se conformer aux nouvelles exigences et rester attentives aux évolutions mondiales dans ce domaine.

Depuis le 1er janvier 2024, le gouvernement américain exige désormais que de nombreuses entreprises déclarent des informations sur ceux qui les possèdent et les contrôlent en fin de compte, dans le but de « rendre plus difficile aux mauvais acteurs de cacher ou de bénéficier de leurs gains mal acquis par le biais de sociétés écrans ou d'autres organismes opaques ». structures de propriété ».

La nouvelle exigence est appliquée par le biais de la règle de déclaration des informations sur la propriété effective (BOI), la première des trois règles dans ce domaine requises par la loi sur la transparence des entreprises (CTA). Elle oblige les entreprises à soumettre les détails de leurs bénéficiaires effectifs, c'est-à-dire les personnes qui bénéficient de la propriété ou du contrôle de l'entreprise, au Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN). Si la théorie derrière cette nouvelle règle est claire, dans la pratique, les choses deviennent un peu plus compliquées.

Questions sans réponse et considérations stratégiques

Les détails de la règle ont été mis en ligne et de nombreuses ressources utiles ont été créées, notamment un programme de sensibilisation pédagogique pour guider les entreprises à travers les nouvelles règles de déclaration et leur offrir des conseils sur la manière de rester en conformité. Cependant, plusieurs questions importantes demeurent. Par exemple, comment les dispositions relatives aux rapports du BOI et à l'accès aux informations déclarées aux règles du FinCEN seront-elles intégrées dans la règle actuelle de diligence raisonnable envers la clientèle (CDD) ? Et comment la règle CDD actuelle va-t-elle changer ?

La règle d'information sur la propriété effective du FinCEN arrive… mais des questions demeurent

En outre, comment une institution financière réglementée (IF) devrait-elle intégrer les rapports BOI et l'accès aux informations déclarées conformément aux règles du FinCEN dans ses efforts de lutte contre le blanchiment d'argent (AML) et de CDD ? Quel impact la déclaration du BOI pour une société déclarante par une société requérante devrait-elle avoir sur la notation de risque de cette société ? Peut-être plus important encore, lorsqu'une institution financière demande l'accès aux données déclarées au FinCEN, comment l'absence de consentement d'une société déclarante devrait-elle être intégrée dans l'évaluation du risque de ce client ?

Certes, la période entre la date d’entrée en vigueur de la règle de reporting et le rapprochement de la règle CDD avec le CTA prêtera à confusion. Les entreprises ne peuvent pas attendre que cette clarification soit apportée avant de prendre des mesures. Que peut-on faire concrètement maintenant ?

Naviguer dans les zones grises

Les institutions financières doivent désormais réfléchir à la manière dont elles mettront à niveau leurs politiques, leurs procédures et, surtout, leurs méthodologies d’évaluation des risques globaux et clients pour répondre à la disponibilité, à l’accès et au rapprochement des BOI.

Il n’est pas non plus exagéré que les régulateurs puissent utiliser leur capacité, énoncée dans 31 CFR 1010.955(b)(4) du projet d’accès aux informations déclarées au FinCEN, pour comparer les informations déclarées au FinCEN à celles acquises par l’IF au cours de l’exercice. son processus de CDD basé sur les risques, les obligeant à justifier chaque différence. Cela remettra en question des processus qui n’auraient peut-être pas été remis en question auparavant, tels que l’approche basée sur les risques utilisée pour collecter et évaluer les CE à leur disposition.

C'est pour cette raison que les IF doivent demander l'accès au BOI à la société déclarante. Si l’accès n’est pas accordé, l’évaluation du risque pour ce client devrait augmenter de manière minime. Des politiques devraient également être définies précisant quand un client ou un client potentiel ne doit plus être pris en compte, étant donné que l'accès n'a pas été accordé.

Garder un œil attentif sur l’évolution du paysage mondial

Enfin, même si les règles finales et proposées du CTA et du FinCEN imposent des exigences strictes en matière de confidentialité et d'accès aux BOI, contrairement à la cinquième directive LBC de l'Union européenne (UE) (5AMLD), la décision de la Cour européenne de justice de limiter l'accès public sans entrave aux BOI avoir sans aucun doute un effet modérateur sur le CDD et l’inclusion du BOI dans ce processus. Les institutions financières mondiales, y compris celles basées dans l’UE, devront suivre de près les événements dans ce domaine.