Binance interdit au Nigeria pour « braquage sophistiqué » contre l'économie : rapport

Alors que le naira atteint un plus bas historique par rapport au dollar, le gouvernement nigérian a ciblé

Binance et d'autres plateformes de négociation d'actifs numériques suite à des allégations de manipulation des taux de change.

Le naira s'est considérablement déprécié ces derniers mois, atteignant un niveau record de 1 607 N (1 $) pour un dollar et approchant les 2 000 N (1,25 $) sur le marché parallèle. Depuis que l'administration Bola Tinubu a pris le pouvoir, elle a eu recours à des mesures à court terme pour freiner le déclin, notamment en ordonnant aux banques de vendre leurs excédents de liquidités en dollars, mais sans grand succès.

Plus récemment, l’accent a été mis sur le secteur des actifs numériques. Comme CoinGeek l'a rapporté, les opérateurs du Bureau De Change (BDC) à Abuja ont fermé leurs portes il y a trois semaines et ont accusé Binance et ses pairs d'avoir fixé des tarifs plus bas.

Le précédent qu’ils ont créé semble être resté, et maintenant, le gouvernement enquête sur le rôle des plateformes de monnaie numérique dans la manipulation du forex.

Un responsable gouvernemental qui s'est entretenu avec la publication locale Premium Times a décrit les activités de monnaie numérique comme un « braquage sophistiqué contre l'économie nigériane ».

Le responsable a affirmé que tout cela provenait de la possibilité d’ouvrir plusieurs fenêtres d’achat et de vente par lesquelles ils spéculent sur le prix des pièces stables basées sur le dollar américain. Ces spéculateurs manipulent le prix du dollar américain, puis le récupèrent au plus bas dans d’autres fenêtres d’achat ouvertes.

« Cela donne donc au dollar une fausse valeur par rapport au naira, ce qui déclenche alors une frénésie et induit le marché en erreur. Ce faux prix est ensuite souvent cité par les BDC qui augmentent leurs prix pour atteindre la référence Binance même sans aucune demande correspondante dans ce segment », a déclaré le responsable.

Solution de pansement

La Banque centrale du Nigéria (CBN) est sous le feu des projecteurs pour sa politique monétaire dans un contexte de naira en ruine. Le gouverneur Olayemi Cardoso a blâmé presque tout le monde pour les difficultés monétaires, y compris les Nigérians, pour leur « appétit insatiable pour le dollar et les produits étrangers ».

Cette attitude consistant à « blâmer tout le monde » s'est propagée à d'autres dirigeants de la banque centrale. Un haut responsable a déclaré à un média local que la faute en incombait à Binance.

« Grâce à une recherche de rente manipulatrice, la portée mondiale de Binance se traduit par des taux de change plus élevés entre l'USD et le NGN, souvent utilisés comme référence pour le commerce des devises, dévalorisant de manière trompeuse le Naira sur les marchés mondiaux », a-t-il déclaré.

Bayo Onanuga, conseiller spécial du président pour l'information et la stratégie, attribue également les malheurs du naira aux actifs numériques.

« L’EFCC et la CBN devraient s’opposer à ces plateformes qui tentent de manipuler notre monnaie nationale jusqu’à Ground Zero. La crypto devrait être interdite dans notre pays, sinon cette hémorragie de notre monnaie se poursuivra sans relâche », a-t-il déclaré.

Les manipulateurs du Naira-Dollar

est élevé contre ce qu'il a appelé l'ordre de l'EFCC, NSA on Finance, visant à fixer un plafond aux traders vendant des jetons en USD pour l'équivalent en Naira.

Il a révélé que les vendeurs de jetons…

La semaine dernière, des milliers de Nigérians ont révélé sur les réseaux sociaux qu'ils avaient perdu l'accès aux versions Web d'échanges populaires comme Binance, Kraken et Coinbase (NASDAQ : COIN).

Binance a reconnu que son site Web a été impacté.

ainsi qu'à d'autres plateformes du secteur. Seuls les utilisateurs tentant d'accéder au site Web sont concernés, bien que l'application soit actuellement disponible. Il est important de noter que tous les fonds des utilisateurs sont sécurisés et que les comptes sont toujours accessibles », a déclaré la bourse à ses utilisateurs nigérians.

Coinbase maintient que ses services sont toujours disponibles au Nigeria, mais s'engage à « continuer à enquêter sur ces rapports ».

Alors que le gouvernement vise les échanges de devises numériques, les dirigeants du secteur des services financiers ont rejeté ces singeries comme une solution de fortune. Les experts affirment que le défi du Nigeria réside dans la diminution de sa balance commerciale, la diminution des bénéfices tirés de son pétrole brut et la mauvaise gestion flagrante de son économie.

Le dernier coup porté au secteur nigérian des actifs numériques survient à peine deux mois après que la CBN a levé une interdiction de trois ans qui empêchait l'industrie d'accéder aux services financiers.

Blockstream, ShapeShift, Coinbase, Ripple, Ethereum,

FTX et Tether, qui ont récupéré la révolution des actifs numériques et transformé le secteur en un champ de mines pour les acteurs naïfs (et même expérimentés) du marché.

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