L’UE s’accorde sur des règles anti-blanchiment plus strictes

  • Accord sur des règles anti-blanchiment plus strictes en Europe pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme
  • Expansion des entités soumises aux obligations de lutte contre le blanchiment, avec de nouvelles règles pour les crypto-monnaies et les secteurs à forte valeur ajoutée
  • Renforcement de la transparence de la propriété effective, accès élargi des unités de renseignement financier aux registres gouvernementaux, supervision basée sur les risques et évaluations complètes des risques à venir

Francesco Fulcoli – Directeur de la conformité

Le Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire sur des réformes visant à renforcer le cadre européen de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Les nouvelles règles visent à combler les lacunes réglementaires et à garantir que l'argent illicite provenant d'activités criminelles et du terrorisme ne puisse pas être blanchi par le système financier européen.

    L’UE s’accorde sur des règles anti-blanchiment plus strictes

  • Éléments clés de l'accord

L’accord élargit le champ des entités soumises aux obligations de lutte contre le blanchiment d’argent et de connaissance de la clientèle. Les fournisseurs de services d’actifs cryptographiques seront désormais réglementés, les obligeant à faire preuve de diligence raisonnable à l’égard de leurs clients et à signaler les transactions suspectes supérieures à 1 000 €. Les entités des secteurs à forte valeur ajoutée comme les produits de luxe, le football professionnel, l’art et l’immobilier seront également confrontées à de nouvelles règles.

Des limites maximales de 10 000 € sont fixées pour les paiements en espèces dans toute l'UE, bien que les pays puissent imposer des limites inférieures. Les entités doivent identifier les clients pour les transactions occasionnelles en espèces comprises entre 3 000 et 10 000 €.

La transparence de la propriété effective est renforcée. Un bénéficiaire effectif est défini comme une personne qui possède ou contrôle plus de 25 % d’une entité juridique telle qu’une entreprise. Les entités assujetties doivent comprendre les structures de propriété complexes. Les entités étrangères possédant des biens immobiliers dans l’UE devront enregistrer les bénéficiaires effectifs dès 2014.

Les unités de renseignement financier bénéficieront d’un accès plus large aux registres fiscaux, immobiliers, automobiles et autres registres gouvernementaux pour analyser les rapports d’activités suspectes. Les superviseurs superviseront les secteurs conformes en utilisant une supervision basée sur les risques. Les institutions financières sont confrontées à une diligence raisonnable accrue en ce qui concerne leurs liens commerciaux avec des pays à haut risque et des élites corrompues.

Des évaluations complètes des risques de blanchiment d’argent seront menées aux niveaux européen et national. Les résultats guideront les futures mesures politiques. L'accord améliore également la coopération entre les unités de renseignement sur les affaires transfrontalières.

Dans le secteur des crypto-monnaies, tous les fournisseurs de services d’actifs cryptographiques, comme les bourses, devront mettre en œuvre une diligence raisonnable envers leurs clients, vérifier les identités et signaler les transactions suspectes. Les risques liés aux portefeuilles cryptographiques auto-hébergés seront également soumis à des exigences d’atténuation.

Les industries de luxe comme les métaux/pierres précieuses, l’art/objets de collection, les yachts/avions seront soumises aux règles pour la première fois. Les clubs et agents de football sont reconnus comme potentiellement à haut risque, mais les pays peuvent exempter les opérations à faible risque après une période d'introduction progressive de 5 ans.

  • Réglementation et prochaines étapes

L'accord finalise les règles d'un nouveau règlement européen anti-blanchiment d'argent, tandis que la directive réforme les systèmes de surveillance des États membres. S'ils sont approuvés, les textes représenteront les normes les plus avancées au monde, selon les responsables.

Les touches finales sont en cours avant que les textes ne soient soumis aux représentants nationaux de l'UE et au Parlement européen pour approbation. Une mise en œuvre généralisée pourrait alors commencer d'ici quelques années, apportant une amélioration majeure aux défenses de l'Europe contre les flux d'argent sale. Une supervision et une coordination strictes sont désormais considérées comme essentielles pour protéger les citoyens et l’intégrité financière.