La livre numérique proposée par la BoE entre dans la prochaine phase de conception

  • La Banque d'Angleterre avance dans la conception de sa livre numérique en réponse aux préoccupations soulevées lors de consultations précédentes
  • Le document clarifie les questions de confidentialité, de programmabilité et de contrôle, tout en détaillant la conception proposée
  • Des inquiétudes persistent quant au contrôle absolu par la banque centrale et à la programmabilité des CBDC, mais des solutions sont proposées pour y remédier

En collaboration avec le Trésor britannique, la Banque d'Angleterre (BoE) a publié une réponse détaillée à son précédent document de consultation sur son projet de monnaie numérique de banque centrale, la livre numérique, les répondants soulevant des questions sur les préoccupations communes liées aux monnaies numériques centralisées.

Cette réponse, datée du 25 janvier 2024, répondait aux préoccupations concernant le document de consultation publié par la Banque d'Angleterre et le Trésor britannique en février 2023. Le document de consultation a reçu plus de 50 000 réponses, ce qui n'est guère surprenant compte tenu de l'attention du public portée aux CBDC en général et du livre numérique en particulier.

La livre numérique proposée par la BoE entre dans la prochaine phase de conception

La réponse de la BoE à sa consultation publique est le troisième document public de la banque concernant le projet de CBDC. La BoE a publié jeudi un document de discussion sur la CBDC en 2020, un document de consultation sur la livre numérique en 2023 et cette nouvelle réponse. L'article récemment publié aborde les questions de confidentialité et de protection des données, le champ d'utilisation de la livre numérique, les limites de détention et la conception proposée.

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Le document aborde les questions de confidentialité en promettant de rendre la monnaie privée mais non anonyme. Même s’il serait toujours possible d’effectuer des paiements anonymes avec le dollar numérique proposé, les lois anti-blanchiment d’argent pertinentes devraient toujours s’appliquer. Un exemple est la législation obligeant les institutions financières à déclarer les transactions coûteuses. En outre, le document aborde la question de la programmabilité et du contrôle des livres numériques en précisant que ni la Banque d'Angleterre ni le Trésor britannique ne seraient (en mesure de) programmer les livres numériques dans les portefeuilles des utilisateurs.

Au lieu de créer des comptes directement auprès de la Banque d’Angleterre, les utilisateurs disposeront de portefeuilles auprès d’entités tierces privées qui serviront de banques numériques pour leurs livres numériques. Les utilisateurs peuvent ensuite accepter la programmabilité de leur fournisseur de portefeuille pour offrir des fonctionnalités supplémentaires avec la devise innovante.

En ce qui concerne la conception, le document a dévoilé les plans de la BoE et du Trésor britannique visant à rendre la livre numérique sécurisée, fiable, interopérable avec les systèmes financiers britanniques existants, évolutive et inclusive. La Banque d'Angleterre et le Trésor britannique ont précisé que le document ne représente pas un plan finalisé pour introduire la livre numérique et que la conception de la CBDC proposée a atteint des stades avancés.

Les arguments contre la livre numérique

La réponse commune à sa consultation publique sur la livre numérique marque des progrès significatifs dans la connaissance des CBDC par les régulateurs et les gouvernements, du moins au Royaume-Uni. L’une des plus grandes préoccupations des observateurs opposés à l’introduction d’une CBDC concerne les risques en matière de confidentialité et de contrôle, qui sont rendus possibles par les blockchains autorisées qui alimentent les CBDC. Contrairement à la crypto-monnaie moyenne, les utilisateurs ne peuvent pas exploiter les CBDC. Une banque centrale les émet (d’où leur nom), car elle a un contrôle total sur les monnaies en circulation.

Ce défaut de conception soulève des questions de contrôle : le fait que la Banque centrale ait un contrôle absolu sur l'émission et le retrait d'une monnaie à tout moment crée des problèmes importants quant à sa finalité. Il y a aussi le problème de la programmabilité. Étant donné que les dépenses en espèces ne sont pas programmables, les détenteurs d’espèces peuvent acheter n’importe quoi auprès de n’importe qui, y compris des entités sanctionnées. Les CBDC ouvriraient cependant les portes de la programmabilité, permettant par exemple de déduire automatiquement votre impôt de votre solde ou de bloquer les paiements à ces entités.

La consultation sur la livre numérique propose des solutions à la plupart des préoccupations, mais rien ne garantit que ces propositions aboutiront à une version finale de la monnaie. Le Comité du Trésor de la Chambre des Communes avait déjà exprimé ses inquiétudes concernant la livre numérique dans un rapport intitulé : « La livre numérique : toujours une solution à la recherche d'un problème ?

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