Meta dévoile la puce Artemis pour réduire la dépendance à Nvidia  : voici pourquoi

  • Meta lance la puce Artemis pour réduire sa dépendance à Nvidia dans ses centres de données en 2024.
  • Cette stratégie vise à améliorer l'efficacité opérationnelle et à défier la domination de Nvidia sur le marché des semi-conducteurs.
  • Le partenariat Microsoft-OpenAI suscite des inquiétudes concernant un éventuel monopole et fait l'objet d'une enquête du Conseil irlandais pour les libertés civiles.

Meta, la société mère de Facebook et Instagram, a dévoilé son intention de déployer une nouvelle puce semi-conductrice personnalisée nommée « Artemis » dans ses centres de données afin de réduire la dépendance à l'égard de fournisseurs externes. Selon plusieurs rapports, Meta a l'intention de déployer une puce interne de deuxième génération conçue spécifiquement pour alimenter les applications d'IA avancées.

Selon des sources proches du dossier, la puce Artemis vise principalement à faciliter les « interférences », un processus par lequel les modèles d'IA utilisent des algorithmes pour porter des jugements et générer des réponses aux invites des utilisateurs. Meta vise à intégrer cette technologie dans son infrastructure existante, réduisant ainsi sa dépendance aux GPU disponibles dans le commerce achetés auprès de Nvidia, un acteur clé de l'industrie des semi-conducteurs.

Un porte-parole de Meta a confirmé ces informations, déclarant que la société envisage de lancer une puce mise à jour en 2024. Cette décision fait suite à l'annonce récente du PDG de Meta, Mark Zuckerberg, concernant l'acquisition de 350 000 processeurs phares « H100 » de Nvidia.

Meta dévoile la puce Artemis pour réduire la dépendance à Nvidia  : voici pourquoi

Une stratégie plus large pour l’efficacité opérationnelle

La décision de Meta de développer sa puce semi-conductrice souligne sa stratégie plus large visant à réduire les coûts de production et la consommation d'énergie. En investissant dans une technologie propriétaire, Meta peut atténuer les risques associés au fait de dépendre uniquement des puces provenant de Nvidia, leader du marché de la fabrication de semi-conducteurs.

La domination de Nvidia dans le domaine des semi-conducteurs a été encore soulignée par son chiffre d'affaires record de 18 milliards de dollars au troisième trimestre, attribué en partie à la demande croissante d'outils matériels pour les applications d'IA générative. Avec une capitalisation boursière dépassant 1 560 milliards de dollars, Nvidia s’est positionné comme une force formidable dans l’industrie, avec l’intention d’étendre sa présence en Chine et au Vietnam.

Défier la domination de Nvidia

Il convient de noter que la quête d’autonomie de Meta dans le développement de puces n’est pas une entreprise isolée. En octobre dernier, OpenAI, le créateur du chatbot populaire ChatGPT, a fait allusion à la possibilité d'acquérir une entreprise de fabrication de puces pour produire ses propres puces d'IA.

En janvier 2024, Sam Altman, PDG d'OpenAI, a réitéré l'intention de l'entreprise de lever des fonds pour établir des installations de fabrication de semi-conducteurs. De plus, Microsoft a lancé sa puce axée sur l'IA nommée « Maia » en novembre dernier.

Le Conseil irlandais demande à l'UE d'enquêter sur le partenariat Microsoft-OpenAI

Dans une démarche qui met en lumière les inquiétudes croissantes quant aux implications des collaborations des géants de la technologie avec des entreprises liées à l'IA, le Conseil irlandais pour les libertés civiles (ICCL) a exhorté les régulateurs de l'Union européenne à examiner la collaboration de Microsoft avec OpenAI.

L'ICCL a affirmé que le partenariat était davantage une fusion qu'une collaboration commerciale typique. L'ICCL, dans sa soumission à la Commission européenne, affirme que le niveau d'implication de Microsoft dans OpenAI va au-delà des normes conventionnelles observées dans de tels partenariats.

Problèmes de monopole

Au cœur de l'argumentation de l'ICCL se trouve l'affirmation selon laquelle les actions de Microsoft, en particulier son intervention dans les affaires internes d'OpenAI, suggèrent un niveau d'influence équivalant à une fusion. Le conseil a fait valoir que Microsoft était impliqué dans le licenciement puis la réembauche du PDG et co-fondateur Sam Altman. L’ICCL affirme que de telles actions soulèvent des inquiétudes quant au contrôle monopolistique dans l’industrie de l’IA.

La domination du cloud Azure déclenche des signaux d'alarme

En outre, l'ICCL a souligné le rôle des services cloud Azure de Microsoft, une infrastructure critique pour divers services OpenAI, y compris le très utilisé ChatGPT. Le conseil affirme que la domination technologique de Microsoft à cet égard pourrait étouffer la concurrence et l'innovation sur le marché et serait préjudiciable aux consommateurs finaux.

Dans sa déclaration à la Commission européenne, le Conseil a souligné l'importance de sauvegarder l'intérêt public face à la consolidation des entreprises et aux manipulations de marché. Cet appel à une enquête fait écho à un examen similaire en cours au Royaume-Uni, où les régulateurs évaluent si le partenariat Microsoft-OpenAI doit être légalement qualifié de fusion.

Alors que les organismes de réglementation approfondissent les subtilités des collaborations technologiques, les résultats de ces enquêtes sont sur le point de façonner le futur paysage de la gouvernance de l’IA au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans d’autres pays du monde.

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