Les Canadiens sont « largement opposés » à une CBDC, déclare la Banque du Canada

  • Les Canadiens sont largement opposés à ce que la Banque du Canada émette un huard numérique, selon une enquête récente.
  • Les principales préoccupations des Canadiens concernent la violation de leur confidentialité financière et la préférence pour les méthodes de paiement existantes.
  • La majorité des répondants ont exprimé leurs inquiétudes quant à une potentielle perte de choix individuel et à l'élimination progressive des espèces.

Les Canadiens sont majoritairement opposés à ce que leur banque centrale fasse des recherches et émette un huard numérique, selon les résultats d’une enquête récemment publiée par la Banque du Canada.

Le rapport révèle que les citoyens et les parties prenantes craignent que la technologie ne viole leur confidentialité financière et ne soit pas leur mode de paiement préféré par rapport aux options existantes.

Pourquoi les Canadiens n’aiment pas les CBDC

Publié mercredi, le rapport a analysé les résultats d’une consultation publique sur les CBDC ouverte à tous les Canadiens entre le 8 mai et le 19 juin 2023. Il a recueilli 89 424 réponses de Canadiens de toutes les provinces et de tous les niveaux de revenu.

Les Canadiens sont « largement opposés » à une CBDC, déclare la Banque du Canada

« Une grande majorité des répondants (85 %) déclarent qu’ils n’utiliseraient pas un dollar canadien numérique », indique le rapport. Une majorité encore plus grande de 92 % ont déclaré qu’ils préféreraient s’en tenir aux méthodes de paiement existantes, comme les espèces ou les cartes.

Cette préférence n’a pas grand-chose à voir avec l’expérience en matière de cryptographie  : bien que plus probable que le participant moyen, seuls 14 % des personnes interrogées qui détiennent déjà des crypto-monnaies ont déclaré qu’elles préféreraient un dollar numérique aux systèmes alternatifs.

Outre sa redondance perçue, 19 % des personnes interrogées ont affirmé qu’une CBDC donnerait au gouvernement « trop de contrôle ». En outre, 15 % ont déclaré que son lancement mettrait en péril la vie privée, tandis que 15 % pensaient que cela créerait une « perte de choix individuel ».

En fait, la plupart des personnes interrogées ont exprimé leurs inquiétudes quant au fait que le gouvernement tentait d’éliminer progressivement les espèces, 86 % d’entre elles appelant à une législation obligeant les commerçants à continuer d’accepter les espèces comme moyen de paiement.

Même si des recherches antérieures de la Banque du Canada ont montré que l’utilisation des espèces diminuait au fil du temps, la monnaie physique restait un « mode de paiement prédominant » parmi les répondants. Beaucoup ont déclaré préférer les espèces pour leur anonymat, leur sécurité et leur acceptation.

Pas de confiance dans la banque centrale

Seules 18 % des personnes interrogées ont déclaré faire confiance à la banque centrale pour « suivre un processus strict et transparent » avant d’accéder aux informations liées à l’identité sur les transactions numériques. La confiance dans le gouvernement du Canada et dans les institutions financières est également restée faible, à 12 % et 27 % respectivement.

Cela dit, la banque centrale a répondu à sa consultation en fixant de nouveaux objectifs de développement visant à répondre aux préoccupations des critiques.

« La Banque examinera les options pour un dollar numérique qui : n’exigerait pas que les Canadiens aient une pièce d’identité, un compte bancaire ou qu’ils divulguent des informations privées à qui que ce soit pour effectuer des transactions financières de base », a écrit la Banque du Canada mercredi.

Tout comme plusieurs législateurs républicains aux États-Unis, le chef du Parti conservateur du Canada a promis d’interdire les CBDC s’il est élu premier ministre.

OFFRE SPÉCIALE (Sponsorisée)