La Banque centrale européenne alloue plus de 700 millions de dollars pour propulser le développement de l'euro numérique hors ligne

  • La BCE alloue plus de 700 millions de dollars pour développer l'euro numérique hors ligne.
  • Plus de la moitié du budget est destiné au développement de la composante hors ligne de la CBDC.
  • Les préoccupations en matière de confidentialité restent importantes, mais la BCE assure ne pas accéder aux données personnelles des utilisateurs.

La Banque centrale européenne (BCE) alloue plus de 700 millions de dollars sur son budget contractuel de 1,3 milliard de dollars aux entrepreneurs pour développer des capacités de paiement hors ligne pour un euro numérique de détail.

Dans sa recherche de fournisseurs proposant divers services tels que la gestion des risques, la sécurité de l'information et les applications utilisateur, la BCE a révélé son intention d'attribuer jusqu'à 1,2 milliard d'euros (1,3 milliard de dollars) aux entrepreneurs éligibles.

Alors qu’environ 100 économies mondiales envisagent de lancer une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) pour passer à l’ère numérique et rivaliser avec les crypto-monnaies privées, l’Union européenne, qui regroupe 27 pays, souhaite particulièrement développer sa propre CBDC.

La Banque centrale européenne alloue plus de 700 millions de dollars pour propulser le développement de l'euro numérique hors ligne

Ces dernières années, la BCE a étudié la faisabilité d'une version numérique de l'euro, la monnaie utilisée par environ 340 millions de personnes dans 20 pays de l'UE. En 2023, la branche exécutive du bloc a proposé une législation pour cette monnaie numérique, en se concentrant sur l'interdiction des intérêts et des avoirs importants et en garantissant la disponibilité des paiements hors ligne dès le départ.

Bien que la BCE ne se soit pas fermement engagée à émettre un euro numérique, les développements récents, notamment les appels à des fournisseurs, suggèrent que les propositions législatives influencent ses actions. La BCE a récemment mis à jour ses progrès dans l’élaboration d’un règlement sur les CBDC, indiquant ainsi son évolution vers un euro numérique.

Euro numérique hors ligne

La BCE prévoit d'introduire deux formes d'euro numérique pour les paiements de détail, dont une exclusivement pour les transactions hors ligne.

Plus de 56 % du budget alloué de 1,2 milliard d'euros (1,3 milliard de dollars) est destiné au développement de la composante hors ligne de la CBDC.

Jonas Gross, président de la Digital Euro Association et COO de la société de paiement crypto Etonec, a souligné dans un communiqué la complexité de cette tâche. Il a souligné que le développement d'une application conviviale prenant en charge les versions en ligne et hors ligne de l'euro numérique nécessite une expertise diversifiée, allant du développement de portefeuilles aux solutions back-end.

La sélection des entrepreneurs pour ce projet fait l'objet de nombreuses spéculations, notamment après le choix controversé d'Amazon par la BCE en 2022 pour créer un prototype.

Les membres du Parlement européen ont exprimé leurs inquiétudes quant à la réputation d'Amazon, citant le contournement du géant américain de la technologie des lois européennes sur la protection des données et l'amende de 887 millions de dollars qui a suivi en 2021.

Parmi les autres partenaires sélectionnés dans la phase de prototype figuraient CaixaBank et Worldline, un service de paiement international français. Cependant, rien ne garantit que ces entités seront impliquées dans les développements futurs.

Gross prévoit que les fournisseurs de technologie CBDC établis dotés de capacités hors ligne seront impatients de participer à ce projet. Il suggère également que les cabinets de conseil financiers mondiaux, les grandes entreprises technologiques et les éditeurs de logiciels spécialisés pourraient être des prétendants aux contrats.

Le passage de la BCE à une « phase de préparation » en octobre a constitué une étape importante dans la finalisation d'un règlement et la sélection des fournisseurs pour construire la plateforme.

Bien que la décision d'émettre un euro numérique suivra la finalisation de la législation au Parlement européen, son approbation n'est pas certaine en raison de résistances politiques.

La confidentialité reste une préoccupation majeure

Les préoccupations en matière de confidentialité sont primordiales chez les consommateurs, qui craignent un scénario dans lequel la BCE pourrait suivre leurs dépenses numériquement. Pour répondre à ces préoccupations, la BCE a déclaré qu'elle n'accéderait pas aux données personnelles, les laissant aux banques commerciales chargées d'héberger l'euro numérique.

Alors que les décideurs politiques débattent de l’utilité d’un euro numérique parmi d’autres options de paiement numérique, les dirigeants de la BCE et les responsables de l’UE soutiennent qu’un euro numérique pourrait renforcer la souveraineté financière de la zone euro.

Cette décision pourrait potentiellement remettre en cause la domination des géants américains des paiements comme Visa et Mastercard, ramenant le contrôle aux entités européennes.

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