Référendum suisse pour obliger la banque centrale à détenir des Bitcoins

  • Un groupe de défenseurs suisses du Bitcoin lance un référendum pour modifier la constitution et obliger la banque centrale à détenir du BTC aux côtés de l'or dans ses réserves.
  • Cet amendement cherche à protéger la souveraineté économique et à ouvrir un débat sur l'orientation financière future de la Suisse.
  • Cette initiative a reçu le soutien de différents acteurs financiers, mais fait également face à des critiques concernant la volatilité et les incertitudes réglementaires liées au Bitcoin.
  • Si elle était adoptée, cette proposition pourrait potentiellement enrichir les réserves suisses d'environ 32,9 milliards de dollars grâce à une stratégie d'achat agressive de BTC par la banque centrale.

Un groupe de défenseurs suisses du Bitcoin dirigé par Yves Bennaïm a lancé un référendum pour modifier la constitution suisse de manière à obliger la Banque nationale suisse (BNS) à inclure le BTC aux côtés de l'or dans ses réserves de change, comme l'ont rapporté les médias locaux.

L’amendement proposé à la Constitution suisse est succinct mais significatif. Il cherche à modifier la clause qui oblige actuellement la BNS à « constituer des réserves de change suffisantes à partir de ses bénéfices ; une partie de ces réserves sera détenue en or », pour inclure désormais « et Bitcoin ». Ce changement, bien que minime dans sa formulation, pourrait initier un changement substantiel dans la gestion budgétaire du pays.

La Banque centrale suisse (devra-t-elle) adopter Bitcoin ?

Yves Bennaïm, personnalité profondément enracinée dans la scène suisse de la cryptographie et membre du conseil d'administration de la Bitcoin Association Switzerland, a expliqué que l'initiative ne consiste pas seulement à modifier les avoirs de réserve, mais constitue une démarche stratégique visant à « protéger notre souveraineté et notre neutralité » dans un contexte incertain. économie mondiale. Selon Bennaïm, il s'agit également «d'ouvrir un débat» sur la future orientation financière de la Suisse.

Référendum suisse pour obliger la banque centrale à détenir des Bitcoins

Le soutien vient du secteur, notamment de Luzius Meisser, président de la division gestion d'actifs chez Bitcoin Suisse. Meisser, qui présentera ses arguments lors de l'Assemblée générale de la BNS ce vendredi 26 avril à 10 heures (heure de Paris), a déclaré: «Le Bitcoin est plus robuste à long terme que les investissements en euros et en dollars, qui sont sensibles aux pressions inflationnistes qui pourraient dévaloriser les investissements de la BNS.» Il a également noté que Bitcoin pourrait servir de déclaration de l'indépendance financière de la Suisse vis-à-vis des grandes banques centrales comme la Banque centrale européenne.

L’initiative a attiré l’attention de divers secteurs du monde financier. Leon Curti, responsable de la recherche chez Digital Asset Solutions, a fait remarquer l'évolution du statut du Bitcoin sur les marchés mondiaux, soulignant que sa classification comme marchandise par la Securities and Exchange Commission des États-Unis « est une légitimation qui pourrait faciliter la transition de la BNS vers son inclusion dans ses réserves. »

D'un point de vue académique, le professeur Gunther Schnabl, qui dirige l'Institut de politique économique de l'Université de Leipzig et qui a déjà conseillé la Banque centrale européenne, soutient cette idée. Schnabl a souligné l’état précaire des actifs de réserve traditionnels, déclarant : « La dette publique a fortement augmenté dans la plupart des pays industrialisés, ce qui signifie que le risque de défaut a augmenté. » Il plaide pour Bitcoin comme outil viable de diversification des risques au sein des réserves de devises de la BNS.

Cependant, tous les retours ne sont pas positifs. Les critiques soulignent la volatilité historique du Bitcoin et les incertitudes réglementaires qui entourent encore les monnaies numériques. Ils soutiennent que de telles caractéristiques pourraient ne pas correspondre aux stratégies traditionnellement conservatrices employées par les banques centrales nationales.

La Banque nationale suisse pourrait être plus riche de 32,9 milliards de dollars

Il y a deux ans, Thomas Jordan, président sortant de la BNS, avait rejeté une proposition similaire, affirmant que Bitcoin ne satisfaisait pas aux exigences en matière de réserves de change « du point de vue actuel ». La BNS n'a pas encore indiqué si sa position a changé à la lumière de la nouvelle proposition et de l'évolution du paysage réglementaire et économique.

Luzius Meisser estime qu'une stratégie d'achat agressive aurait pu enrichir considérablement les réserves suisses compte tenu de l'appréciation passée du prix du Bitcoin. « Si la BNS avait commencé à acheter pour 1 milliard de francs de Bitcoin chaque mois à partir de 2022, la Suisse pourrait être aujourd'hui environ 30 milliards de francs (32,9 milliards de dollars) plus riche », affirme Meisser, citant la solide performance du Bitcoin par rapport aux actifs traditionnels comme le gouvernement allemand. obligations.

En Suisse, tout citoyen peut lancer un référendum national pour modifier la constitution, à condition de rassembler 100 000 signatures valides de ses concitoyens suisses. Le référendum, s'il réussissait, aurait non seulement un impact sur la stratégie financière de la Suisse, mais pourrait également servir de référence pour d'autres pays. Alors que la BNS se prépare pour sa prochaine Assemblée générale, tous les regards seront tournés vers la manière dont elle répondra à cette proposition sans précédent.

Au moment de mettre sous presse, le BTC s'échangeait à 66 254 $.

Prix ​​BTC, graphique sur 4 heures | Source : BTCUSD sur TradingView.com
Image en vedette créée avec DALL·E, graphique de TradingView.com