Le président argentin Javier Milei publie d'importantes mesures de déréglementation par décret

  • Le président argentin Javier Milei publie un décret d'urgence abrogeant des lois pour préparer la privatisation et la modernisation de l'État.
  • Milei lance des mesures massives de déréglementation pour réduire l'empreinte de l'État en Argentine.
  • L'ordonnance suscite une opposition immense et des questions sur sa constitutionnalité, avec des risques potentiels de poursuites judiciaires contre Milei.

Javier Milei, président de l’Argentine, a publié un décret d’urgence abrogeant une série de lois visant à préparer l’État aux prochaines mesures de privatisation et de modernisation. Le décret, qui compte 366 articles, touche à des aspects majeurs de la vie argentine, notamment les loyers, la réglementation du travail et la réglementation foncière. Il transforme également toutes les sociétés d’État en sociétés anonymes.

Le président argentin Javier Milei lance des mesures massives de déréglementation

Le président Javier Milei a lancé la première série de mesures visant à réduire l’empreinte et la portée de l’État en Argentine, comme il l’avait promis lors de sa campagne. Le 21 décembre, Milei a publié un décret national d’urgence qui modifie – et élimine – certaines des lois les plus pertinentes qui réglementent le travail, le loyer, le prix des produits et d’autres aspects de la vie des citoyens argentins.

Le président argentin Javier Milei publie d'importantes mesures de déréglementation par décret

Le décret, intitulé « Décret de nécessité et d’urgence – Bases pour la reconstruction de l’économie argentine », fonde son action sur la crise économique à laquelle l’Argentine est actuellement confrontée, arguant que la seule façon de surmonter cette situation est de réorganiser l’économie du pays..

Le document précise : L’État national promouvra et assurera la validité effective, sur l’ensemble du territoire national, d’un système économique fondé sur des décisions libres, adoptées dans un espace de libre concurrence, dans le respect de la propriété privée et des principes constitutionnels de libre circulation des biens, des services, et le travail.

Pour atteindre cet objectif, l’ordonnance appelle à la déréglementation du commerce, des services et de l’industrie sur tout le territoire national, en déclarant nulles toutes les restrictions sur la fourniture de biens et de services et en transformant toutes les entreprises d’État en sociétés anonymes, les préparant ainsi à une prochaine action de privatisation.

L’ordonnance d’urgence composée de 366 articles suscite une immense opposition de la part des législateurs du Congrès argentin, qui peuvent l’annuler si les deux chambres l’abrogent à la majorité simple.

Analystes et experts remettent déjà en question la constitutionnalité des modifications apportées au cadre réglementaire existant, affirmant qu’elles pourraient même conduire à des poursuites judiciaires contre Milei. Raul Ferreira, professeur de droit à l’Université de Buenos Aires, a déclaré :

Le décret est ouvertement inconstitutionnel car la législation censée être appliquée dans un but de permanence doit être adoptée par le Congrès.