L'UE va étendre les règles de partage des données fiscales aux actifs numériques


Les États membres de l’Union européenne sont d’accord sur l’adoption du DAC8, un amendement aux règles du bloc sur le partage de données entre les autorités fiscales nationales pour inclure les actifs numériques, selon le directeur de la fiscalité directe, de la coordination fiscale et de l’analyse et de l’évaluation économiques de la Commission européenne.

Les ambassadeurs auprès de l’UE ont soutenu à l’unanimité le DAC8, ouvrant la voie à une adoption par l’ECOFIN la semaine prochaine. Félicitations à la présidence suédoise !

ECOFIN est le Conseil des affaires économiques et financières, qui est l’organisation de l’Union européenne responsable de la politique économique et fiscale dans le bloc. L’ECOFIN doit se réunir le 16 mai, date à laquelle le Conseil devrait officiellement arrêter sa position sur l’amendement DAC8.

L'UE va étendre les règles de partage des données fiscales aux actifs numériques

En vertu des règles modifiées, toute personne ou entité qui fournit des services d’actifs numériques aux utilisateurs dans l’UE serait tenue de soumettre aux autorités nationales des données concernant toute transaction impliquant des actifs numériques pouvant être utilisés à des fins d’investissement et de paiement. En particulier, ils doivent déclarer les noms, adresses, numéros de transaction et numéros d’identification des parties et bourses associées à chaque transaction, ainsi que le type d’actifs concernés et les montants payés et reçus.

Les modifications élargissent également les objectifs pour lesquels les données peuvent être utilisées pour inclure l’application des sanctions, afin de permettre « l’action nécessaire pour imposer des sanctions contre la Russie ». Auparavant, les données collectées ne pouvaient être utilisées qu’à des fins fiscales.

Les règles introduiraient également un niveau minimum harmonisé de sanctions en cas de non-respect du régime plus large de partage de données en fonction de la taille de l’entité en infraction. Une entité dont le chiffre d’affaires est inférieur à 6 millions d’euros (6,5 millions de dollars) s’exposerait à une pénalité minimale de 50 000 euros (54 686 dollars). Ceux dont le chiffre d’affaires est supérieur à 6 millions d’euros (6,5 millions de dollars) seraient passibles d’une amende minimale de 150 000 euros (164 057 dollars), avec un plancher supérieur de 500 000 euros (546 855 dollars) pour violation des dispositions multinationales du CAD.

La directive européenne sur la coopération administrative (DAC) a été introduite en 2011 et prévoit la collecte et l’échange d’informations fiscales entre les États membres de l’UE. Il vise à donner aux autorités fiscales nationales les moyens de recouper les flux de revenus, de prévenir la fraude et l’évasion fiscales et d’imposer les impôts appropriés conformément à la législation nationale.

Depuis sa création, le CAD a été révisé à plusieurs reprises pour inclure davantage de catégories de données fiscales, généralement en réponse à des crises et à des scandales. La dernière révision est entrée en vigueur en janvier 2021, lorsque le CAD a été élargi pour lutter contre les stratagèmes de planification fiscale potentiellement agressifs en réponse au fiasco des Panama Papers.

Les amendements seraient la dernière entrée dans l’année prolifique des législateurs européens en matière de réglementation des actifs numériques. L’UE a approuvé en avril le cadre juridique historique pour les actifs numériques, le règlement sur les marchés de crypto-actifs (MiCA), et son impact est déjà visible dans la formulation de la proposition DAC8, qui intègre plusieurs des définitions juridiques fournies par MiCA.

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