Le Canada resserre les mesures de reporting crypto dans le budget 2024

  • Les fournisseurs de services crypto au Canada confrontés à des exigences réglementaires plus strictes
  • Le nouveau budget fédéral 2024 prévoit l'application du Crypto-Asset Reporting Framework (CARF) approuvé par l'OCDE
  • Les fournisseurs de services devront divulguer chaque année les détails des transactions et les informations clients, avec une exception pour les transactions en CBDC

Les fournisseurs de services axés sur les cryptomonnaies au Canada seront confrontés à des mandats réglementaires plus stricts après l'introduction de nouvelles lois dans le budget fédéral 2024 du pays.

Annoncé le 16 avril, le budget prévoit d'appliquer le Crypto-Asset Reporting Framework (CARF), un système approuvé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en août 2022.

Cette décision fait suite au mandat du G20 en 2021, qui exigeait que l'OCDE développe un cadre prenant en charge l'échange automatique d'informations fiscales concernant les actifs cryptographiques.

Le Canada resserre les mesures de reporting crypto dans le budget 2024

Les fournisseurs de services de crypto-actifs, notamment les bourses, les courtiers et les opérateurs de guichets automatiques, devront se conformer aux nouvelles exigences de déclaration et divulguer chaque année les détails complets des transactions au gouvernement.

Les critères de déclaration exigent que les prestataires de services déclarent les transactions entre différentes crypto-monnaies, entre crypto-monnaies et monnaies fiduciaires, ainsi que les transferts de crypto-monnaies. Cependant, les transactions initiées à l’aide des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) sont exemptées de ces exigences.

En plus de cela, les fournisseurs de services de crypto-monnaie communiqueront également des informations spécifiques aux clients telles que les noms complets, les adresses résidentielles, les dates de naissance, les juridictions de résidence et les numéros d'identification fiscale. De plus, ces exigences s’appliqueront tant aux résidents canadiens qu’aux non-résidents.

Comme la mise en œuvre du CARF nécessitera un financement important, le budget suggère d'allouer 51,6 millions de dollars canadiens (37,3 millions de dollars) à l'Agence du revenu du Canada (ARC) sur cinq ans à compter de 2024-2025. De plus, un budget annuel de 7,3 millions de dollars canadiens (5,2 millions de dollars) a été alloué pour soutenir les coûts administratifs et opérationnels courants.

Le gouvernement canadien prévoit mettre en œuvre ces mandats en 2026. Le premier échange d’informations entre les fournisseurs de services est prévu pour 2027.

Le budget a également introduit des dispositions visant à atténuer l’évasion fiscale cryptographique dans le pays. Celles-ci comprennent des pénalités pour les contribuables qui ne satisfont pas aux exigences de divulgation.

« Tout comme les crypto-actifs présentent des risques financiers pour les Canadiens de la classe moyenne, la croissance rapide des marchés des crypto-actifs présente des risques importants d’évasion fiscale. La réglementation et l’échange international d’informations fiscales doivent suivre le rythme des menaces d’évasion fiscale afin de garantir un système fiscal équitable », peut-on lire dans un extrait du budget.

Les régulateurs canadiens ont récemment porté leur attention sur l’économie croissante de la cryptographie au pays. Plus tôt en janvier 2024, les régulateurs nationaux des valeurs mobilières ont proposé de nouvelles règles pour les fonds d'investissement publics traitant des actifs cryptographiques. En vertu de la nouvelle réglementation, seuls les fonds d’investissement alternatifs et les fonds d’investissement non rachetables seraient autorisés à négocier ou à détenir directement des actifs cryptographiques.

Ce développement a suivi de près un rapport Coingecko du 3 novembre révélant que le Canada était l'un des principaux marchés pour les ETF Bitcoin.

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