Défier le trône : Bitcoin sera-t-il l'arme secrète des BRICS contre l'hégémonie du dollar ?

  • Les BRICS pourraient utiliser la cryptographie, notamment le Bitcoin, pour créer leur propre monnaie et réduire la domination du dollar américain.
  • Les BRICS accueillent de nouveaux membres et se concentrent sur la dédollarisation en recherchant une structure de gouvernance mondiale plus inclusive.
  • La Russie étudie l'introduction d'un régime expérimental pour les crypto-monnaies afin de contourner les sanctions occidentales et explorer des alternatives au système financier actuel.

Les BRICS pourraient bénéficier de la cryptographie s’ils l’intègrent dans leur système ou adoptent la technologie sous-jacente pour créer leur propre monnaie.

Les possibilités d’utilisation de la cryptographie, notamment du Bitcoin, dans les transactions quotidiennes ont progressé, en particulier après le feu vert américain aux fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin au comptant. Cette augmentation de l’utilité dans le monde réel coïncide avec l’exploration par les pays BRICS d’une monnaie commune pour réduire la domination du dollar américain.

Pour le contexte, BRICS est l’acronyme d’un groupe fondé par cinq grandes économies nationales en développement : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Défier le trône : Bitcoin sera-t-il l'arme secrète des BRICS contre l'hégémonie du dollar ?

Le syndicat préconise la réforme des institutions financières internationales, telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, et recherche une structure de gouvernance mondiale plus inclusive et représentative.

Les BRICS étendent leur portée

Début 2024, l’organisation a accueilli six nouveaux membres, dont l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Cette année, les BRICS devraient continuer de se concentrer sur la dédollarisation, l’expansion et le développement d’une monnaie commune.

Même si l'objectif des BRICS est de promouvoir la coopération et la consultation sur des questions importantes d'intérêt mutuel entre les pays participants, il n'est pas difficile de concrétiser leurs positions communes contre l'ordre mondial dirigé par l'Occident.

La Russie, confrontée à des sanctions en raison du conflit ukrainien, en est un parfait exemple. De la même manière, la Chine et les États-Unis ont été témoins d’une escalade des différends dans les domaines commercial, technologique et militaire. Parmi eux, l’entrée récente de l’Iran dans les BRICS a un poids encore plus grand.

Les relations entre les États-Unis et l’Iran ont été marquées par des décennies de tensions, marquées par divers conflits et confrontations. Les tensions ont été alimentées par le programme nucléaire iranien, le soutien aux forces mandataires au Moyen-Orient et la réponse américaine à ces activités.

Les États-Unis ont imposé des sanctions à l’Iran et il y a eu des cas d’affrontements militaires et de frappes contre des groupes soutenus par l’Iran au Moyen-Orient. La possibilité d’une aggravation du conflit entre les deux pays a d’importantes implications économiques, politiques et sécuritaires.

L’Iran étant désormais membre officiel des BRICS, les autres membres peuvent bénéficier de la position régionale de l’Iran et de son accès au nord. L’Iran bénéficie également d’un soutien diplomatique accru au sein de l’alliance BRICS, ouvrant potentiellement de nouvelles voies de coopération économique, commerciale et d’investissement.

Le rôle du Bitcoin et de la crypto

Dans le cadre de leur mission visant à réduire la dépendance à l’égard du dollar américain, les BRICS pourraient envisager d’adopter le Bitcoin ou la crypto comme monnaie commune.

Selon l'agence de presse russe TASS, la Banque de Russie étudie activement l'introduction d'un « régime juridique expérimental » pour les crypto-monnaies, spécifiquement conçu pour être utilisé dans les transactions d'import-export.

Elvira Naiullina, directrice de l'agence de régulation, a présenté des projets visant à créer des organisations spéciales chargées d'exploiter les crypto-monnaies et de faciliter les paiements pour les accords commerciaux transfrontaliers. L’initiative, bien qu’à ses débuts, vise à relever les défis posés par les sanctions internationales et l’exclusion de la Russie de l’infrastructure de paiement mondiale alimentée par le dollar américain.

L'adjoint de Naioullina, Alexeï Guznov, a déclaré que la Banque de Russie était en discussion avec le gouvernement pour définir les critères de participation des organisations à l'expérience. Dans les phases initiales, les entreprises parrainées par le gouvernement prendront probablement les devants. Cette expérience est considérée comme une réponse aux sanctions occidentales imposées à la Russie, qui ont exclu le pays des mécanismes de paiement mondiaux conventionnels.

Selon l’International Business Times, il devient de plus en plus plausible que Bitcoin puisse jouer un rôle important dans le nouveau système monétaire international. De plus, « la montée en puissance du Bitcoin et d’autres crypto-monnaies au cours des derniers mois indique clairement que les investisseurs et autres recherchent des alternatives au système actuel ».

L’euro, considéré comme un challenger potentiel du dollar américain, n’a pas réussi à le détrôner. Par ailleurs, le yuan et le rouble sont encore loin de constituer une menace sérieuse pour le dollar américain. Compte tenu de l’adoption généralisée du Bitcoin et de son potentiel de défier le dollar américain, il mérite une attention particulière.

Même si les BRICS n’intègrent pas la crypto ou le Bitcoin dans leur système, ils pourraient utiliser la technologie blockchain comme élément fondamental du développement de leur monnaie commune.