Cinq banques françaises ciblées dans une enquête sur une fraude fiscale présumée
Points clés à retenir : Des responsables français ont perquisitionné mardi le siège parisien de cinq banques soupçonnées de fraude fiscale.
Selon le PNF, les perquisitions ont également visé mardi Exane, filiale de BNP Paribas, et Natixis, la division banque d’investissement du conglomérat bancaire français BPCE.
dont Société Générale, BNP Paribas et HSBC, soupçonnés de fraude fiscale.
Comme des enquêtes similaires ont été menées en Allemagne et dans d’autres pays européens, les activités des procureurs français sont les plus récentes à cibler des banques multinationales concernant le stratagème de fraude fiscale sur les dividendes.
Le soi-disant « cum-ex » dividend stripping, une stratégie commerciale dans laquelle les banques et les investisseurs négocient rapidement des actions d’entreprises autour de leur jour de versement de dividendes, a été un facteur dans l’enquête, selon un communiqué du bureau des poursuites financières du PNF. Cette pratique permet à plusieurs parties de demander frauduleusement des remboursements d’impôt sur le revenu en masquant la propriété d’actions.
Selon le PNF, qui a corroboré une histoire antérieure du journal Le Monde, les perquisitions ont également visé mardi Exane, filiale de BNP Paribas, et Natixis, la division banque d’investissement du conglomérat bancaire français BPCE.
Bien qu’il ait été impossible de déterminer l’ampleur précise de la fraude, un porte-parole du parquet français a déclaré que les banques feraient collectivement l’objet d’une demande de restitution totale de plus d’un milliard de dollars, amendes et intérêts impayés compris. Le premier cas faisant l’objet d’une enquête date de 2014 et la date à laquelle la pratique a pris fin n’était pas claire.
Hanno Berger, un avocat fiscaliste, aurait été le cerveau de l’une des plus grandes fraudes d’après-guerre en Allemagne grâce à un programme de dépouillement des dividendes qui a coûté aux contribuables allemands, selon certaines estimations, environ 10 milliards d’euros. Un juge allemand l’a condamné à huit ans de prison en décembre.
Dans une série d’affaires qui ont également abouti à la condamnation de banquiers britanniques, il s’agissait de la poursuite la plus médiatisée et de la peine la plus longue à ce jour. Dans son annonce, le PNF a déclaré :
« Les opérations en cours, qui ont nécessité plusieurs mois de préparation, sont menées par 16 juges d’instruction et plus de 150 agents enquêteurs »,
Les enquêtes ont lieu à un moment où le secteur bancaire mondial est en plein désarroi à la suite des échecs de ce mois-ci de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank aux États-Unis ainsi que de l’acquisition approuvée par le gouvernement de son rival UBS par le Credit Suisse.