L'Argentine introduit un registre obligatoire d'échange de crypto-monnaie dans un contexte de changement de réglementation

  • La CNV annonce un registre obligatoire pour les crypto-monnaies en Argentine
  • Les entreprises doivent s'inscrire pour mener des transactions sur le marché Crypto argentin
  • Cette nouvelle réglementation suscite des critiques et des doutes quant à son efficacité.

L'Argentine a lancé un registre obligatoire pour les échanges Bitcoin et crypto, une décision annoncée par l'organisme de réglementation des valeurs mobilières du pays, la Comisión Nacional de Valores (CNV), afin de mieux superviser le secteur des crypto-monnaies.

Cette exigence s'applique à la fois aux entreprises basées en Argentine et à celles qui opèrent sur son marché depuis l'étranger.

Cette évolution fait suite à l’élection du leader anarcho-capitaliste et libertaire Javier Milei, qui a pris ses fonctions en décembre 2023, avec l’espoir initial que son administration favoriserait l’adoption du Bitcoin et des crypto-monnaies en Argentine.

L'Argentine introduit un registre obligatoire d'échange de crypto-monnaie dans un contexte de changement de réglementation

Cependant, contrairement à ces attentes, le gouvernement a décidé d’introduire des réglementations plus strictes pour l’espace cryptographique.

Fin mars, le Sénat argentin a approuvé des amendements au cadre réglementaire du pays pour inclure cette nouvelle exigence d'enregistrement, visant à s'aligner sur les recommandations du Groupe d'action financière.

Roberto E. Silva, président de la CNV, a souligné l'importance du respect des règles en déclarant : « Ceux qui ne sont pas enregistrés ne pourront pas opérer dans le pays ».

Suite à cette annonce, la CNV a tenu une réunion avec de grands cabinets juridiques et la chambre Fintech pour discuter de la mise en œuvre du registre, en présence de plusieurs représentants d'entreprises locales.

La décision a déclenché un mélange de réactions au sein de la communauté crypto, avec des inquiétudes quant aux implications pour le dynamisme et l'innovation du marché.

Manuel Ferrari, membre d'une ONG argentine dirigeante et co-fondateur du protocole Money On Chain, a critiqué le registre, arguant qu'il interprète mal la nature du Bitcoin et pourrait inutilement alourdir l'industrie avec une réglementation.

Dans une interview avec Javier Bastardo, chercheur et écrivain Bitcoin de Forbes, Ferrari a exprimé son point de vue selon lequel un tel registre est aussi erroné que d'exiger que les bureaux de change ou les négociants en or s'inscrivent auprès de la CNV, le qualifiant de « complètement absurde ».

Soutenant le point de vue de Ferrari, Nicolas Bourbon, co-fondateur de la solution de paiement KamiPay, a précisé que l'administration de Milei ne soutient pas spécifiquement le Bitcoin par rapport aux autres devises, soulignant le respect du leader pour la liberté monétaire.

Ferrari et Bourbon suggèrent que cette mesure réglementaire vise à apaiser les institutions internationales plutôt que de profiter directement aux citoyens argentins ou au secteur des cryptomonnaies.

Le contexte de la mise à jour réglementaire est une forte augmentation de l’adoption des crypto-monnaies en Argentine, entraînée par un taux d’inflation sans précédent dépassant 270 %.

Comme indiqué précédemment par crypto.news, les Argentins se tournent de plus en plus vers le Bitcoin et d’autres monnaies numériques comme refuge financier, ce qui entraîne une augmentation des transactions légitimes et des activités frauduleuses. En tant que tel, la réglementation de la CNV prétend atténuer ces risques sans étouffer l’innovation dans l’espace crypto.

L'expansion de l'Argentine dans l'industrie mondiale des échanges cryptographiques reflète l'importance croissante du pays dans le paysage cryptographique international.

Le lancement d'OKX offre aux Argentins un accès plus large aux actifs numériques et aux technologies web3. Au milieu des défis économiques posés par une inflation élevée et la dévaluation du peso, il s'agit néanmoins de l'un des joyaux de la scène cryptographique du pays.

De plus, plusieurs provinces argentines ont annoncé leur intention de créer leur propre monnaie, une décision qui fait partie d'une stratégie économique plus large qui comprend des mesures importantes comme une dévaluation de 50 % du peso. Cela permet aux monnaies locales de relever les défis financiers au niveau provincial, même si cela soulève des inquiétudes quant aux effets inflationnistes potentiels.

Avec la dernière directive, l'Argentine semble sur le point de conquérir une part de marché supplémentaire dans le paysage cryptographique en évolution du pays. En effet, le dernier changement réglementaire semble être conforme à celui d'autres pays d'Amérique latine comme le Salvador, dont le président Nayib Bukele a annoncé en 2019 que son pays se tournerait vers une monnaie numérique libellée en Bitcoin en remplacement du dollar américain.

Suivez-nous sur Google Actualités