L'Argentine s'empresse de réglementer les actifs numériques alors que l'évaluation du GAFI se profile

  • L'Argentine se précipite pour réglementer les actifs numériques
  • Le GAFI va évaluer la lutte contre le blanchiment d'argent en Argentine
  • Les VASP devront obtenir une licence de la CNV et respecter des règles financières
  • La réglementation des actifs numériques est essentielle pour éviter la liste grise du GAFI

L'Argentine s'empresse de réglementer les activités liées aux actifs numériques alors qu'une prochaine évaluation de la lutte contre le blanchiment d'argent (AML) par le Groupe d'action financière (GAFI) se rapproche, révèlent les médias locaux.
Le GAFI, une organisation mondiale basée à Paris qui élabore des politiques de lutte contre le blanchiment d'argent, devrait se rendre en Argentine début mars pour évaluer les progrès réalisés par ce pays sud-américain dans la lutte contre l'argent sale. L’administration de Javier Milei s’empresse de combler toute lacune, et les actifs numériques sont apparus comme l’une des lacunes les plus importantes.

En 2023, la Commission nationale des valeurs mobilières (CNV) a proposé d'étendre le cadre AML pour inclure les fournisseurs de services d'actifs virtuels (VASP) sous le gouvernement précédent, mais le plan a échoué. Lorsque Milei a pris ses fonctions en décembre, on pensait qu'il ferait pression en faveur de changements réglementaires par le biais du Parlement, mais le Congrès est en vacances jusqu'en mars. Cela a contraint le gouvernement à adopter un décret.

En vertu de la nouvelle ordonnance, les VASP devront obtenir une licence de la CNV avant de servir les Argentins, même s'ils sont basés à l'étranger. Ils doivent également respecter d’autres règles financières, notamment la déclaration des transactions suspectes et l’application des programmes AML, KYC et CFT.
La précipitation de l'Argentine vise à éviter de figurer sur la tristement célèbre liste grise du GAFI, actuellement occupée par des pays comme le Nigeria, la Barbade, la Bulgarie, la Turquie, les Émirats arabes unis, le Vietnam et Gibraltar.

L'Argentine s'empresse de réglementer les actifs numériques alors que l'évaluation du GAFI se profile

La dernière fois que l’Argentine a été évaluée par le GAFI, c’était en 2010, sous la direction de l’ancienne présidente Cristina Fernández de Kirchner. Le pays s’en est mal sorti et a été relégué sur la liste grise, dont il a fallu cinq ans pour en sortir.
Le secteur argentin des actifs numériques est divisé sur l’impact du décret.

Certains saluent la réglementation, affirmant qu’elle protégera les investisseurs et légitimera l’industrie.
« L'inclusion des bourses parmi les sujets obligés de s'inscrire auprès de la CRF et de signaler les opérations suspectes est acceptée comme quelque chose d'inévitable dans le contexte de la finance internationale. Il s’agit d’une directive du GAFI, avec tout ce que cela implique », a déclaré l’avocat local Ricardo Mihura Estrada à un média.

D'autres, comme le groupe de pression industriel Bitcoin Argentina, affirment que même si l'application de la LBC est bénéfique, le régulateur des valeurs mobilières n'est pas équipé pour superviser le secteur des actifs numériques.
La réglementation des actifs numériques est devenue une condition préalable à l’obtention d’un bilan de santé financière impeccable de la part du GAFI. La Turquie, par exemple, figure sur la liste grise du GAFI depuis des années, et bien qu'elle ait traité 39 des 40 préoccupations de l'organisation mondiale, sa réglementation du secteur des actifs numériques l'a maintenue sur la liste redoutée.

En janvier, le ministre des Finances a révélé que le pays était sur le point d’élaborer des règles pour le secteur alors qu’il s’efforçait de sortir enfin de la liste.
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